Parce que ton corps ne sait pas vraiment faire la différence. Il réagit pareil dans les deux cas.

Coeur qui s'emballe. Respiration qui s'accélère. Mains moites. Pupilles dilatées. Tension musculaire.

Ces symptômes, tu les ressens quand tu as peur. Mais aussi quand tu es excité sexuellement. Ton système nerveux sympathique s'active de la même façon.

C'est ce qu'on appelle l'excitation physiologique non spécifique. Ton corps se met en alerte, mais il ne sait pas encore pourquoi. C'est ton cerveau qui décide de l'interprétation.

Un psychologue célèbre, Stanley Schachter, a démontré ça dans les années 60. Si tu ressens une activation physiologique et que tu es dans un contexte romantique, ton cerveau conclut : "Ah, je dois être attiré."

C'est l'effet du pont suspendu. Des chercheurs ont fait traverser un pont instable à des hommes, puis une jolie femme leur demandait de remplir un questionnaire. Résultat : ils la trouvaient plus attirante que ceux qui avaient traversé un pont stable.

Leur cerveau avait confondu la peur du vide avec de l'attirance.

C'est pour ça que les rendez-vous dans les parcs d'attractions marchent si bien. Ou les films d'horreur regardés à deux. Ton corps s'active, et si la personne à côté te plaît, ton cerveau fait le raccourci.

L'adrénaline de la peur se transforme en adrénaline du désir.

C'est aussi pour ça que certains couples cherchent des sensations fortes ensemble. Sports extrêmes, voyages aventureux, escape games. Ils recréent cette confusion peur-excitation qui booste l'attirance.

Ton corps est un instrument. Il joue la même note. C'est ton cerveau qui choisit la partition.