Parce que faire l'amour et en parler, ce n'est pas du tout le même exercice pour ton cerveau.

Quand tu fais l'amour, c'est ton système limbique qui prend le contrôle. Instinctif, sensoriel, non-verbal. Tu ressens, tu réagis, tu te laisses porter.

Mais quand tu dois en parler ? C'est ton cortex préfrontal qui s'active. La zone du langage, de l'analyse, de la réflexion. Et là, tout devient compliqué.

Parce que mettre des mots sur l'intime, c'est s'exposer. C'est sortir du flou confortable du non-dit.

Tu dois formuler clairement ce que tu aimes, ce que tu veux, ce qui te manque. Et ça, c'est terrifiant pour beaucoup de gens.

La peur du jugement est énorme. "Il va penser que je suis bizarre", "Elle va croire que je suis pas satisfaite", "Et si ça casse la magie ?".

Il y a aussi le manque de vocabulaire. On n'a pas appris à parler de sexe. L'éducation sexuelle parle de biologie, pas de plaisir. Résultat : on manque de mots pour dire ce qu'on ressent.

Et puis il y a la pudeur héritée. Des générations de silence sur le sujet. Le sexe, c'était tabou. On le faisait, on n'en parlait pas. Ce conditionnement est profond.

La bonne nouvelle ? Ça s'apprend. Comme toute compétence relationnelle.

Commencer petit. Pas un grand débat sur vos désirs profonds. Juste un "j'ai aimé quand..." après un moment intime.

Normaliser le sujet. En parler en dehors de la chambre, dans un contexte neutre. Ça enlève la pression.

Et surtout : accepter que ce soit inconfortable au début. La gêne est normale. Elle passe avec la pratique.

Les couples qui parlent de sexe ont généralement une vie sexuelle plus épanouie. Pas parce qu'ils sont plus à l'aise au départ. Mais parce qu'ils ont osé traverser l'inconfort.